Chers compatriotes, si vous n’êtes pas prêts à payer le prix de la démocratie, vous subirez la dictature.
Nous, Guinéens, avons longtemps aspiré à la démocratie, ce mot noble qui nous a été promis comme un remède à nos souffrances. Mais la démocratie n’est pas un cadeau ; elle a un prix. Ce prix, chers compatriotes, est celui de l’effort, du sacrifice et du courage. Si vous n’êtes pas disposés à le payer, la dictature s’imposera.
Trop souvent, nous avons esquivé nos responsabilités, espérant que quelqu’un d’autre agirait à notre place. Trop souvent, nous avons toléré en silence la corruption, la répression, pensant que cela ne nous concernait pas directement. Critiquer un dictateur est facile, mais que faisons-nous pour ne pas être des esclaves volontaires ? En fermant les yeux sur l’injustice, nous devenons complices de notre propre oppression.
On dit que chaque peuple a le gouvernement qu’il mérite. Alors, que méritons-nous ?
Si nous tolérons la corruption et l’injustice, nous n’avons pas le droit de réclamer la démocratie. Car la liberté ne se reçoit pas ; elle se conquiert. Le véritable problème n’est pas seulement nos dirigeants, mais notre propre complaisance. Chaque fois que nous choisissons la facilité plutôt que le combat, nous trahissons notre avenir et celui de nos enfants.
La question n’est pas “Que pouvons-nous faire ?” mais plutôt “Sommes-nous prêts à agir ?”
La démocratie exige des citoyens informés, courageux, prêts à sacrifier leur confort pour le bien commun. Si nous voulons la démocratie, nous devons affronter ceux qui nous la refusent. Êtes-vous prêts, chers Guinéens, à sortir de votre apathie et à dire non à la tyrannie ?
Ceux qui nous gouvernent connaissent notre faiblesse. Ils savent que tant que nous privilégions la sécurité à la liberté, tant que nous restons silencieux, ils continueront à régner sans partage. Mais c’est à nous de briser ce cycle.
Le chemin vers la démocratie est difficile, mais il est nécessaire. Si vous ne voulez pas le parcourir, alors ne vous plaignez pas de la dictature qui vous écrasera. En refusant de combattre, vous choisissez de subir.
Mes chers frères et sœurs, l’heure du choix est venue. Soit vous continuez à vivre dans la soumission, soit vous vous levez pour revendiquer vos droits et votre dignité. La démocratie n’est pas un rêve lointain, c’est une responsabilité. Le prix de la liberté, c’est un combat de chaque jour. Alors, qu’attendons-nous ?
Abdoul Latif Diallo
Journaliste d’investigation