On sait déjà dans quel état est la RN5 Mamou-Labé. Au calvaire qu’il en coûte aux usagers, de l’emprunter pour circuler, s’ajoute le point noir de la sous-préfecture de Boulliwel, qui relève de Mamou. Il s’agit de la colline située à la sortie vers Dalaba. Une remontée bétonnée, d’une centaine de mètres, mais assez abrupte pour poser d’énormes problèmes à la circulation. La colline aboutit à un virage bordé, au flanc de la montagne, par un large rocher qui sert de limite à la route. Cet endroit est la pire hantise des camionneurs qui ont de la peine à gravir la côte, pour des raisons diverses. On évoque le plus souvent, leur chargement qui dépasse les limites autorisées par la règlementation en vigueur et mentionnées dans le PTAC. S’y ajoutent également, la mauvaise manœuvre de certains chauffeurs qui n’utilisent pas correctement le rapport de vitesses qu’il faut, pour gravir sûrement cette colline. Il ne faut pas non plus, occulter le mauvais état technique de quelques-uns de ces camions dont les conducteurs tentent de gravir la côte, avant que des ennuis mécaniques ne se »réveillent » pour les bloquer en chemin. Ces situations diverses se produisent régulièrement et créent des problèmes illimités à toute la région, vu que c’est l’unique route entre Mamou et Labé. Un itinéraire intensément fréquenté de jour, comme de nuit. Il arrive que des blocages se produisent là, qui ferment la circulation des heures durant, sinon même des jours entiers. Aucun passage n’est alors disponible. La seule déviation qui existe est l’ancien tracé de la RN5, avant qu’on ne la fasse passer au siège de la sous-préfecture, au début des années 70, après l’indépendance, rappelle-t-on. Cette ancienne route sert actuellement de déviation, en cas de blocage sur la colline. Mais, souvent, à son impraticabilité, s’ajoute le désordre indescriptible qu’on y observe, chaque usager voulant passer avant l’autre. Cette cohue entraîne des incidents comme des accrochages, des disputes entre conducteurs et quelque fois des pannes ou des blocages de véhicules qui s’enfoncent dans les ornières.
Pour obtenir un certain apaisement de la situation, on fait recours au groupement de gendarmerie routière de Mamou qui déplace des éléments, pour rétablir la circulation. Pendant ce temps, on peut compter plus d’une centaine de camions garés dans les deux sens, qui attendent de pouvoir passer.
Nous avons vécu le même problème. De retour de Labé, la route était barrée depuis la veille. Deux camions obstruaient la chaussée, la rendant impraticable, surtout pour les gros véhicules. Les deux camions en panne sont immobilisés, à la même hauteur sur la colline. L’espace libre qui est resté entre eux, faisait à peine deux mètres. C’est dans cet intervalle exigu que notre chauffeur a suivi d’autres, pour nous faire passer. C’était le meilleur test d’habileté qu’il passait, en dehors de celui du permis de conduire. Il l’a réussi, sous le guidage d’un bénévole qui apportait une assistance à ceux qui se risquaient à passer l’obstacle. Dans l’épreuve, notre chauffeur a quand même arraché le rétroviseur du côté droit, de son véhicule, une voiture du modèle appellé »berceau », à Labé.
Si, l’on se plaint de la route entre Mamou et Labé, où il faut plus de quatre heures à un 4X4, pour franchir les quelques 135 km qui séparent les deux préfectures, il est tout autant vrai que la situation de ce point noir de Boulliwel fait partie des gros soucis que se font les usagers. Il est à souhaiter que les autorités, dans leur volonté de reconstruire cette route, incluent cet endroit dans les priorités à prendre en compte, ainsi que l’aménagement de la déviation qui est de loin préférable à utitiliser pour les camionneurs, comparée à la route actuelle. Cela permettrait d’apporter ne solution définitive au problème qui se pose au niveau de ce point noir.