Dian Baïlo Bah, présumé trafiquant de migrants a été présenté à la presse mercredi 4 Septembre par la direction centrale de la police judiciaire.
Lors de la présentation, Amadou Sanbö Bangoura, commissaire de police à la direction centrale de la police judiciaire a indiqué que l’individu arrêté le 9 août 2024 dans les locaux de la mairie de Matam pourtrafic illicite de migrantspar la direction générale des renseignements intérieurs a reconnu les faits.
Prenant la parole, Dian Baïlo Bah, a expliqué : « je suis là pour avoir envoyé des enfants au Sénégal. Mais, je vais vous dire comment ça a commencé. Une fois, j’ai gagné au Guinéegames, mais ça n’allait pas financièrement dans la famille. J’ai décidé d’envoyer mon fils de 29 ans en Europe. Il y a une dame qui m’a dit qu’elle peut l’aider à voyager par avion. Donc je lui ai remis l’argent. Ils ont envoyé mon fils à Abidjan et l’ont abandonné dans la brousse pendant trois ans. Quand je lui demandais, ils me disaient qu’il était arrivé en Europe, parce que ces derniers l’avaient menacé s’il disait la vérité. Il a pu fuir pour entrer dans la capitale. De là, il m’a appelé, je lui ai dit que j’allais chercher à ce qu’il revienne (…) Il y avait un Sénégalais du nom de Ousmane, avec lequel je travaillais à Bonfi, mais qui est rentré chez lui, parce qu’il disait que la pêche n’était pas bonne. Un jour il m’a dit qu’il est arrivé en Espagne. Je me suis réjoui. Il m’a dit qu’il y a la pirogue de son frère au Sénégal là-bas et qu’il fallait que je l’aide à avoir des clients. J’ai dit d’accord, mais, à la seule condition que mon fils fasse partie du lot. Il a appelé son frère, qui a dit qu’avec cette condition, je n’allais rien percevoir, j’ai dit d’accord. Ce qui fut fait. Ils étaient au nombre de 30, mais moi, il y a 29 à mon compte. Le dernier est au compte du Sénégalais Bouba. »
Poursuivant l’histoire : « j’ai quitté ici avec 26 personnes, j’ai pris deux à Labé et deux autres au Sénégal. Mais ils sont tous Guinéens. Ils se sont embarqués. Les parents de tout un chacun était présents. Je suis parti à Dakar, après un séjour, je suis revenu mercredi. Jeudi, les gens ont commencé à m’appeler en me disant que j’aurais dû leur parler de cette opportunité. Je leur ai dit que je ne savais rien dans ça. Le même jeudi à 22h, il y a un petit qui a appelé pour dire de me dire que les Sénégalais m’ont trahi. Et qu’ils nous ont tués. Son fils même a été battu jusqu’à fendre son crâne. J’ai appelé le Grand Ousmane, pour lui faire part de cela. Il m’a dit que c’était impossible. Je lui ai dit qu’il y avait 7 rescapés qui sont même revenus. J’ai commencé à appeler celui qui a embarqué les jeunes, il avait éteint son téléphone. J’ai voulu aller à Dakar, quelqu’un m’a dit que si j’allais, les sénégalais allaient me tuer pour ne pas que l’affaire s’ébruite. Parce qu’ils sont sur une île. Je suis resté à la frontière avec la Guinée-Bissau. C’est ainsi que j’ai décidé de revenir me rendre. »
En sanglots, il a fait savoir : « ils ont tué 23 personnes. Je ne sais comment ça s’est passé. Mais selon ce que les enfants ont expliqué à la télé, que la pirogue a bougé. Arrivé dans la zone du Maroc, qu’il y a un petit qui a vu du cannabis avec les sénégalais et qui a voulu en prendre malgré la mise en garde de ses amis. Mais que c’était mélangé. Quand il en a pris, il a commencé à donner des coups de poing aux sénégalais. On avait fixé à 7 millions 500 mille francs guinéens. Mais certains n’ont pas complété et ont apporté moins que ça. »
Le commissaire a sollicité la collaboration de tout un chacun afin de mettre mains sur les « complices et co-auteurs