Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a annoncé la dissolution de l’Assemblée nationale, lors d’une adresse à la nation, jeudi, plus de cinq mois après son entrée en fonction sur la promesse d’un changement profond, fixant la date du 17 novembre pour les élections législatives.
Lors d’une adresse à la nation, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a annoncé, jeudi 12 septembre, la dissolution de l’Assemblée nationale et fixé la date des législatives au 17 novembre prochain.
Le chef de l’État pouvait décider à partir de jeudi de dissoudre le Parlement hostile au pouvoir, et convoquer un scrutin anticipé qui pourrait lui donner la majorité nécessaire pour mettre en place sa politique, selon le délai imparti par la Constitution.
“Je dissous l’Assemblée nationale pour demander au peuple souverain les moyens institutionnels qui me permettront de donner corps à la transformation systémique que je leur ai promise. Aujourd’hui plus que jamais l’heure est venue d’ouvrir une nouvelle temporalité à notre quinquennat”, a déclaré à la télévision nationale le chef de l’État, élu en mars 2024.
Selon lui, les blocages des derniers jours à l’Assemblée l’ont convaincu que “le gage d’une collaboration franche avec la majorité parlementaire (…) était une illusion”. “Celle-ci ayant décidé de se détourner du Peuple pour promouvoir le culte du blocage et ainsi entraver la mise en oeuvre du Projet sur la base duquel j’ai été élu”, a-t-il affirmé.
Président de “rupture”
Durant son court discours, Bassirou Diomaye Faye a égratigné la gestion économique de son prédécesseur Macky Sall, fustigeant des “manquements” qui ont “détérioré les finances publiques du pays”.
Citant un audit soumis à la Cour des comptes, il a dénoncé “des dérapages volontairement cachés”, “avec une évolution incontrôlée de la masse salariale, de la dette et des intérêts de la dette, une non maîtrise des subventions et un dérapage dans les tirages sur ressources extérieures”.
Il a promis que le rapport approuvé par la Cour des comptes serait publié.
Élu en mars 2024 sur une promesse de “rupture” politique, le chef de l’État âgé de 44 ans, chantre d’un panafricanisme de gauche et du souverainisme, suscite d’immenses attentes parmi la jeunesse de ce pays ouest-africain où les trois quarts de la population ont moins de 35 ans.
Mais les nouvelles autorités n’ont toujours pas engagé de chantier majeur, certains justifiant cette inaction par l’absence de majorité au Parlement.
Comme sous le régime de l’ex-président Macky Sall, des milliers de Sénégalais continuent de tenter de rejoindre l’Europe malgré les périls, principalement via l’archipel espagnol des Canaries. Et les tragédies se succèdent.